Les produits liquides plus ou moins visqueux, ou lave, s'échappent en coulées de la bouche d'émission à des températures
variant de 600 à 1200 °C. La vistesse d'écoulement et la pente du volcan dépendent de la viscosité du magma. La vitesse est
généralement de quelques kilomètres par heure. Mais, exceptionnellement, on a pu relever des vitesses de 50 km/h.
La lave est composée, du point de vue chimique, d'oxyde de silicium (silice), de silicate de sodium, de calcium, de fer, de
magnésium et autres. Sa fluidité au moment de l'émission dépend de la proportion de gaz qui s'y
trouve, de sa température, mais surtout de sa composition chimique. On distingue ainsi les laves fluides et visqueuses.
Les premières, pauvres en silice, s'écoulent en nappes de grande
étendue lorsque la forme du terrain le permet et forment des volcans larges à la base avec une pente douce. La suface de ces
nappes présente parfois un aspect particulier: au moment de
l'éruption, une mince couche superficielle s'est solidifiée. Au-dessous, la lave a continué à s'écouler et la pellicule solide s'est
alors ridée; on parle alors de lave cordée. Et, comme ces laves sont liquides, les gaz ne restent pas "emprisonnés"; donc, les
laves fluides sont souvent pauvres en gaz.
Les laves visqueuses, plus riches en silice, se répandent en coulées épaisses et courtes, dont la surface, souvent irrégulière, est
hérissée de pics et d'aiguilles. Parfois, les laves de grande viscosité s'accumulent au-dessus de la cheminée du volcan et
forment des pitons. Et comme elles sont visqueuses et que les liaisons chimiques de la silice
sont solides, elles "emprisonnent" les gaz, ce qui cause
de nombreuses
explosions lors de l'éruption.
De plus, lorsque le magma est visqueux, certains fluides restent "pris" dans la lave, ce qui peut la rendre un peu moins visqueuse,
malgré la proportion de silice.
Les projections solides, ou pyroclastiques, sont des matériaux lancés dans l'atmosphère par des explosions. Leur nature est
variable; ils proviennent de la lave solidifiée ou sont arrachés aux parois de la cheminée et au cratère par la montée du magma.
On les classe
selon leurs dimensions. Les blocs et les bombes sont les éléments les plus gros. Les blocs, anguleux, sont
projetés à l'état solide. Les bombes sont des lambeaux de magma rejetés à l'état plus ou moins pâteux, se solidifiant dans les
airs ou sur le sol. Les blocs et les bombes mesurent de 30 cm à parfois 2 mètres et même plus. Les scories sont des
morceaux de lave déchiquetés, de 5 cm à 30 cm de diamètre. Les lapillis correspondent à de petits fragments de lave de
3 mm à 5 cm de diamètre. Les cendres, constituées des éléments les plus fins, sont si légères qu'elles peuvent rester très
longtemps en suspension dans l'atmosphère et être entraînées très loin du lieu de l'éruption. Certaines ont même fait plusieurs
fois le tour de la Terre! Tous ces produits de projection participent à l'édification du cône volcanique.
Les émanations de gaz se produisent pendant les phases d'éruption qui débutent par la formation de colonnes de fumée. Mais,
au cours de périodes d'accalmie, on observe souvent des dégagements gazeux appelés "fumerolles". Les masses de gaz
libérés par les activités volcaniques sont assez importantes. Parmi les composants les plus fréquents, on retrouve l'eau,
l'hydrogène, l'azote, le chlore, le monoxyde de carbone, les chlorures de sodium et de potassium sublimés. L'acide
chlorhydrique, l'anhydride sulfureux et le gaz carbonique s'échappent surtout quand l'éruption diminue. L'ammoniaque,
l'hydrogène sulfuré, le carbonate d'ammonium sont émis vers la fin de l'éruption. Finalement, on appelle "mofettes" les
fumerolles formées essentiellement de gaz carbonique. Elles s'échappent par des fissures dans le sol, parfois situées assez loin
du volcan lui-même.
Rejet de gaz et de cendres par le Mont Ste-Hélène, au USA